Agroforesterie
Introduction
Image: Association Française d'Agroforesterie
L'agroforesterie désigne l'association d'arbres et de cultures ou d'élevage sur une même parcelle agricole. C'est une agriculture qui préserve le sol. Il existe une grande variété d'exemples comme les pâturages boisés, les vergers pâturés ou encore le bocage. Il en existe sur tous les continents.
Il ne fait aucun doute que de nouveaux exemples vont apparaître, notamment sous les tropiques, puisque la diversité des arbres est sous-exploitée.
Ces ago-systèmes sont ancestraux. Avant la révolution agro-industrielle, ils étaient communs en Europe. Après la seconde guerre mondiale, le développement de l'industrie pétrolière, des machines et des produits phytosanitaires a favorisé l'expansion des cultures pures et l'arrachage des arbres et des haies.
On comprend mieux aujourd’hui ce que l'agroforesterie apporte à l'environnement et à la société, notamment par rapport aux enjeux du 21ème siècle comme l'eau, les dégâts sanitaires des produits chimiques, la cherté des intrants fossiles, la demande en énergie renouvelable et les changements climatiques.
En agroforesterie, les arbres sont plantés jeunes, pour permettre un développement optimal, entourés de culture, puis la culture va évoluer au fur et à mesure que les arbres grandissent.
Les arbres sont ainsi complémentaires à la culture.
Avantages de l'agroforesterie
- L'agroforesterie est un modèle agricole qui utilise la complémentarité de l'arbre et la culture/élevage. La lumière, l'eau et les engrais sont prélevés plus efficacement grâce à un étagement des cultures, des systèmes racinaires de profondeur variée et une occupation du sol complémentaire. Le développement végétatif entre les cultures herbacées et les arbres est décalé, ce qui permet d'utiliser l'énergie du soleil de manière optimale.
- Les arbres captent les engrais présents dans le sol, protégeant ainsi les nappes phréatiques.
- Les arbres remontent l'eau et les sels minéraux des couches profondes du sol pour les remettre à disposition des cultures de surface.
- La création d'un microclimat sur la parcelle protège également les cultures ou les animaux des stress hydriques et thermiques. L'arbre pourrait notamment permettre d'amortir les accidents climatiques en partie responsable de la stagnation des rendements céréaliers en Europe.
- La protection du sol contre l'érosion et la restauration de sa fertilité est une priorité dans l'agriculture moderne. La fertilité du sol est rapidement restaurée. En effet les arbres nourrissent le sol, notamment les mycorhizes et les racines structurent le sol, le rendent plus perméable. Elles se décomposent dans le sol, et rendant ainsi le système encore plus fertile et plus vivant.
- La qualité et la quantité d'eau (cycle de l'eau) vont changer grâce aux arbres. La qualité va être améliorée. En effet les arbres limitent le lessivage des engrais et réduit la pollution des nappes phréatiques. D'autres part ils augmentent l'infiltration et le stockage de l'eau dans le sol. Ainsi la réserve totale en eau dans le sol augmente et l'évaporation est limitée par les arbres en été.
- L'augmentation de la biodiversité est très intéressante avec d'avantage d'auxiliaires pour les cultures, mais aussi moins d'organismes pathogènes.
- L'agroforesterie permet de diversifier la production agricole avec du bois d'oeuvre, de la biomasse, du fourrage, des fruits, etc...
- Le stockage du carbone pour lutter contre le changements climatiques (99% de la matière solide de l'arbre provient du CO2 atmosphérique. Les arbres sont donc d'excellents puits de carbone. Ainsi les arbres permettent non seulement d'atténuer les effets du changement climatique, mais participent aussi à la recapitalisation des sols en carbone, élément capital dans les cycles biogéochimiques et source de fertilité.
La meilleure façon de réduire les émissions, ce sont les arbres
(par Kate Langford le 9 février 2015)
Sans surprise, les chercheurs ont conclu que les arbres constituent la technologie la plus efficace pour enlever le gaz carbonique de l'atmosphère et de renverser le réchauffement de la planète.
Un article dans le Bloomberg Business rapporte que des scientifiques de l'université d'Oxford ont étudier pendant une année les technologies d'émissions négatives (NETs pour Negatives Emissions Technologies) comme la capture des émissions produites par les usines et les centrales énergétiques, l'extraction du dioxyde de carbone directement dans l'air ambiant et l'ajout de chaux dans les océans pour augmenter leur absorption en gaz carbonique.
La plantation d'arbre (boisement) et le charbon de bois sont apparus être bon marché et sûr et offrent d'autres avantages à l'environnement comparé aux autres technologies (NETs)
Les scientifiques ont suggéré qu'après 2050 les autres NETS pourraient avoir plus de potentiel et les investissements devraient encore continuer dans le cas où ils seraient tout de même utile.
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